Restauration des cours d’eau

Les cours d’eau constituent des écosystèmes fragiles, dont l’équilibre dynamique a été bousculé par de nombreux aménagements passés, réalisés dans l’objectif de faciliter les activités humaines. Aujourd’hui, ces modifications de cours d’eau révèlent des dysfonctionnements divers et variés qu’il convient de restaurer, dans l’objectif de rétablir la qualité naturelle des milieux. La restauration écologique des cours d’eau est une opération qui permet de reconstituer un écosystème donné, et donc de rendre à ce dernier toutes ses fonctions.

Aujourd’hui, la préservation de la quantité et de la qualité de l’eau dans le but de satisfaire tous les usages (y compris la vie aquatique) est un des objectifs fixés par la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques de 2006. La prise de conscience de l’importance d’une utilisation durable et fonctionnelle de nos rivières a permis d’établir un contexte législatif et règlementaire permettant de préserver la biodiversité, notamment à travers la conservation et la restauration écologique des cours d’eau et milieux associés.

Restauration de cours d’eau, de quoi parle-t-on ?

Restauration, réhabilitation ou même renaturation, … on retiendra ici qu’il s’agit de rétablir l’état et le fonctionnement naturel du milieu. Un milieu restauré est défini comme étant stable et proposant une diversité d’habitats et d’espèces. Le milieu devra alors approché au maximum ses conditions de fonctionnement historiques (avant modifications anthropiques) tout en préservant les usages et enjeux de notre époque. Ainsi, il est important de concerter les différents acteurs de l’eau pour aboutir à des projets de restauration cohérents et conciliants.

La restauration hydromorphologique

Elle permet de rétablir, au moins partiellement, la forme naturelle d’un cours d’eau. Cette restauration comprend :

  • le reméandrage de cours d’eau pour compenser la rectitude d’une rivière en retraçant le lit de celui-ci.
  • la recharge granulométrique qui consiste en un apport de matériaux pierreux de différentes tailles (graviers, cailloux, pierres et roches) dans le lit du cours d’eau. Cette opération est essentielle pour l’équilibre sédimentaire de la rivière ainsi que pour la vie aquatique en son sein. Elle vient compenser un manquement de matériaux ou bien permet de redessiner les zones d’écoulement du cours d’eau en favorisant la création de faciès et habitats variés.
  • la reconnexion des bras de rivières principaux ou secondaires déconnectés par les actions anthropiques passées.

La restauration de la continuité écologique

Il s’agit de décloisonner les rivières fragmentées par des ouvrages, qu’ils soient transversaux ou longitudinaux. Restaurer la continuité écologique des cours d’eau permet de rétablir les dynamiques piscicoles, sédimentaires et hydrologiques naturelles. Elle peut être totale, en supprimant l’ouvrage bloquant, ou partielle en aménageant ce dernier (abaissement de l’ouvrage, rivière de contournement, passe à poissons, …).

La restauration de zones humides

Elle consiste en la réhabilitation d’une zone présentant les caractéristiques de zones humides (hygromorphie, faune et flore associées) : reconnexion d’un espace à la rivière, modification des pratiques attenantes à cette parcelle (suppression du drainage, désimperméablisation, …), réouverture d’un milieu envahi par la végétation arborée, …

Vous l’avez compris, les services écosystémiques rendus par nos cours d’eau mais aussi par nos zones humides au sens large, sont nombreux et bénéfiques pour l’Homme. Ces services se définissent comme des avantages que nous tirons des fonctions de l’écosystème : filtration des polluants, réserve naturelle en eau, valeur paysagère et récréative …

D’ailleurs, certains systèmes d’assainissement usuels (filtres plantés de roseaux, Zone de Rejet Végétalisée, …) s’inspirent de la phyto-épuration de la nature pour traiter les particules polluantes de nos eaux usées.

N’oublions pas que ces services écosystémiques sont gratuits. Alors la solution est peut-être dans la nature !

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