Enjeux du territoire

Des milieux naturels à préserver

Des zones humides à préserver

Le bassin de la Seugne est constitué en partie de forêts alluviales, de prairies humides, de tourbières, de cladiaies et de mégaphorbiaies. Ce sont des lieux de vie pour différentes espèces, qui les utilisent comme habitat de chasse, de reproduction ou de repos.

Ces zones humides assurent également d’autres fonctions : réserves hydriques en période estivale, protection contre les inondation, zone tampon épuratrice de l’eau (ce sont des « filtres » naturels pour limiter le transfert de pollution diffuse), zone de loisirs/tourisme, …

Une biodiversité riche et protégée

Le bassin versant de la Seugne abrite 4 sites Natura 2000, avec une richesse biologique incroyable. Certaines espèces, classées prioritaires pour leur conservation, sont présentes sur ce territoire ; telles que la Rosalie des Alpes (un coléoptère xylophage), le Vison d’Europe (un mammifère en danger critique d’extinction), le Râle des Genets (un oiseau migrateur), … Sont présents également certains milieux naturels classés prioritaires tels que des aulnaies-frênaies alluviales et une cladiaie tourbeuse. Ces sites abritent aussi une flore diversifiée et patrimoniale.

Des dysfonctionnements importants et variés

Qualité des eaux dégradées

Certaines masses d’eau du bassin versant de la Seugne subissent des pressions ponctuelles par les rejets d’épuration (domestiques et industrielles) et des pressions diffuses dues aux pesticides et aux concentrations d’azote.

De plus, le bassin versant de la Seugne est inclue dans deux Aires d’Alimentation de Captages (AAC) classées prioritaires au titre du Grenelle de l’Environnement : captage de Coulonge et Saint-Hippolyte et ceux des Puits de chez Drouillard (à Barbezieux-Saint-Hilaire). Les problématiques de ces captages sont liées aux concentrations en nitrates et produits phytosanitaires trop élevées. La qualité de nos cours d’eau influe sur ces captages d’eau potable.

Déficit hydrique estival sévère

Le bassin de la Seugne présente généralement un étiage sévère avec des ruptures d’écoulement voire des assecs, notamment sur la Seugne en amont de Jonzac, et sur la plupart de ses affluents. Ces déficits sont d’origine anthropique, liés aux prélèvements et à la disparition de zones humides ; mais également liés à des origines naturelles. La Seugne connaît en effet des pertes naturelles d’eau, notamment entre Vibrac et Champagnac, dues à la nature karstique de son substrat.

Ces périodes d’assec exercent un impact négatif sur la qualité du milieu aquatique et des habitats piscicoles : élévation de la température de l’eau et réduction de l’oxygène, fragilisation/mortalité des peuplements piscicoles, diminution du pouvoir de dilution de l’eau concentrant ainsi les polluants, …

Piétinement des berges

Les berges et le lit mineur sont parfois piétinés par des bovins, lors de l’abreuvement ou de la traversée du cours d’eau. Cela entraîne une dégradation importante : déstabilisation des berges, colmatage du lit mineur, dégradation de la qualité de l’eau par les déjections du bétail, …

La conservation des prairies pâturées est essentielle sur le territoire, car cette pratique agricole est en déclin sur le bassin versant de la Seugne. Ainsi, le SYMBAS accompagne les agriculteurs, pour clôturer et créer des abreuvoirs sur les parcelles pâturées.

Déclin des prairies et recalibrage des cours d’eau

Certains cours d’eau sont relativement altérés d’un point de vue hydromorphologique, suite au remembrement agricole. Les cours d’eau, qui méandrés initialement ont été rectifiés pour devenir des tronçons rectilignes. L’objectif était de gagner de la surface cultivée et de faire évacuer plus rapidement les eaux en aval.

Ces travaux ont conduit à de nombreux dysfonctionnements sur le milieux : homogénéisation des faciès d’écoulement, diminution de l’oxygène, augmentation des pics de crues et des étiages, perte de biodiversité, …

Obstacles à la continuité écologique

De nombreux ouvrages de franchissement (pont, buse, passerelle, …) et hydrauliques (vanne, déversoir, batardeau, …) sont présents sur l’ensemble du bassin versant de la Seugne. La Seugne possède notamment le plus grand nombre d’ouvrage recensés sur le bassin versant : 802 ouvrages.

Plus de 200 ouvrages sont en mauvais état ou hors service. Par ailleurs, près de 400 ouvrages sont inscrits sur le ROE (Référentiel des Obstacles à l’Ecoulement) de l’OFB.

Certains impactent de façon notable les cours d’eau : sur les écoulements, sur le transit sédimentaire et piscicole, sur la morphologie des cours d’eau, …

Uniformisation des habitats naturels

L’intégralité du bassin de la Seugne fait partie du domaine privé. Ce sont des cours d’eau non domaniaux. Dans ce cas, chaque propriétaire d’un terrain en bordure de cours d’eau est propriétaire et responsable de la berge jusqu’à la moitié du lit mineur (sans pour être propriétaire de l’eau : l’eau est un patrimoine commun de la nation).

L’entretien courant des cours d’eau est un devoir pour chaque propriétaire. Or, la ripisylve (ensemble des formations végétales présentes sur les rives d’un cours d’eau) est parfois impactée par l’absence de pratiques de gestion ou des pratiques inadaptées au bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques. L’absence d’entretien a progressivement abouti à la fermeture de certains cours d’eau ou bien au contraire, les interventions trop radicales ont conduit à leur dégradation.

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